10 février 2008

Du Bellay : France, terre des Arts, des Armes et des Lois

Je suis né en 1931 à Cannes (06) fils de Jean Fortin, Officier de marine en service, fils lui-même de Gabriel Fortin Lt. colonel d’artillerie de marine, et petit-fils de Xavier Foret Contre-amiral.

Ma mère, Andrée Crémieux est la fille de l’Ingénieur général Crémieux qui était alors directeur central de l’Artillerie navale.

J’ai, comme tous les jeunes Français passé le conseil de révision et reçu un numéro d’incorporation. Je me croyais donc un « Français à part entière » sans aucun problème.

En 1953, diplômé de l’Institut d’Etudes Politiques et de la Faculté de droit, je m’inscrivis au concours d’entrée à l’ENA. J’eus alors une des plus grandes surprises de ma vie. Je ne pus obtenir directement l’indispensable « Certificat de nationalité ». En effet, mes parents, au hasard des garnisons de mes grands-pères, étaient nés tous les deux à Nouméa, Nouvelle-Calédonie, île qui à l’époque avait le statut de colonie française.

Les textes ont heureusement changé en 1993 et 1998, mais la définition du Français était jusque là « d’être né en France d’un parent lui-même né en France ». L’ «Empire » n’était donc pas forcément la France bien que la Nouvelle-Calédonie fasse toujours partie de la République française.

S‘ouvrit alors un jeu de piste. Il se termina lorsque je produisis l’extrait de naissance de mon grand père Gabriel Fortin qui était heureusement né à Passy (avant l’annexion par Paris). J’obtins alors un certificat indiquant que j’étais français parce que « né en France de parents français au jour de sa naissance ». Cette définition peut s’appliquer à un enfant né en France de parents guatémaltèques ou estoniens, naturalisés un mois avant sa naissance.

Je crus en avoir fini avec ces formalités, je rentrais sans encombre à l’ENA et commençais ma carrière comme sous-préfet. Je me mariais à en 1969 à une étudiante en médecine en train de préparer sa thèse. Celle-ci terminée, elle voulut s’inscrire à l’ordre des médecins.

On lui demanda de prouver qu’elle n’avait pas perdu sa nationalité en m’épousant. Je dus donc refaire tout le jeu de piste, mon certificat de nationalité étant périmé.

L’histoire est encore plus édifiante lorsque l’on sait qu’elle était née à Oran, d’un père né dans cette même ville, dans un pays étranger depuis 1962 ce qui ne lui a jamais posé de problème de nationalité.

De nombreuses années après, je représentais mon ministère à une réunion à Matignon sur les simplifications administratives. L’ordre du jour proposait que toute personne titulaire d’un certificat de nationalité en bénéficierait à vie. Le directeur des affaires civiles et du Sceau s’opposa à cette mesure. Je demandais alors au conseiller d’Etat qui présidait, l’autorisation de raconter mon histoire personnelle, ce qu’il fit. L’hilarité de cette noble assemblée n’ébranla pourtant pas les convictions du représentant de la chancellerie et il fallut attendre des années pour rendre plus logique la définition et la preuve de la nationalité.

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L’autre travers réside dans la faible culture historique ou la difficulté à rapprocher des phénomènes semblables :

Un exemple est donné par le livre de Philip Roth : « Complot contre l’Amérique ». Les commentateurs semblent ignorer, ou en tout cas ne le citent pas un ouvrage de 1937 de Sinclair Lewis : « Impossible ici », qui montre remarquablement de la même façon, une montée du totalitarisme aux USA suivie d’une prise de pouvoir. Cet écrivain n’est pourtant pas un inconnu puisqu’il reçut le prix Nobel de littérature.

Le pessimisme, vis-à-vis de la nourriture des humains se fondant sur des arguments tant médicaux que gustatifs, a provoqué des séries d’articles ou de polémiques vitupérant l’aquaculture et ne jurant que par les poissons péchés en pleine mer.
Il ne faut tout de même pas oublier et cela depuis des millénaires, qu’en dehors de rares gibiers sauvages, la viande que nous consommons est issue de l’élevage. Le Charolais ou le poulet de Bresse sont l’aboutissement de croisements et de sélections voulues par l’homme.

20 février 2007

Journalisme


Deux travers tant des journalistes, écrivains  que d’hommes ou de connus, m’irritent particulièrement.

Le plus simple est que lorsque l’on donne des informations chiffrées, les éléments nécessaires à la compréhension par « l’honnête homme » sont rarement réunis.

Trois exemples :
  • Le déficit budgétaire est presque uniquement donné en pourcentage du budget et très rarement comparé au montant de celui-ci
  • Le contraire se produit avec le récurrent « trou de la Sécu » toujours indiqué en valeur absolu, ce qui interdit de mesurer son pourcentage
  • La production de pétrole est indiquée en « barils jour » et la consommation par pays en « millions de tonnes an ». Faut-il pour lire le journal se munir d’un logiciel ?

Biographie

Je n'ai pas eu très tôt l'idée de faire un Blog. Ce qui m'y a poussé a été la prise de conscience de la mobilité tant géographique que professionnelle que j'ai vécue. J'ai également eu la chance d'avoir souvent été le premier à occuper certaines fonctions ou, tout au moins de participer au début de certaines aventures.

Né en 1931, j'ai vécu mes 17 premières années entre Cannes, Toulon et Grasse. Je suis arrivé à Paris pour passer le Bac et entrer directement à Sciences PO. Sitôt reçu à l'ENA, service militaire à la mer en Afrique noire s'enchaînant le stage de préfecture à Rennes. Dès la fin de la scolarité rue des Saints Pères, affecté dans le corps préfectoral, je fus, comme toute ma promotion, envoyé en Algérie en 1958 juste à temps pour assister au 13 mai et à ses suites et me retrouver ensuite à Tiaret sur les Hauts plateaux.

Ma carrière métropolitaine se déroula ensuite en Bretagne comme sous préfet d'Ancenis, directeur de cabinet à Rennes et premier Secrétaire général pour les affaires régionales (SGAR) de Bretagne.

Après un intermède à la tête de la sous-direction, nouvellement crée, des » structures économiques » au ministère de l'agriculture, je participais dans le cadre la réforme de la région parisienne à la création du département de l'Essonne où je devins le premier sous-préfet d'Etampes.

M'étant alors marié, j'ai préféré changer d'orientation, et rentrais en 1969 à l'Etablissement Public d'Aménagement de la Défense (EPAD) à une époque où seules deux tours étaient en service. J'y fus chargé notamment de la mise en place des institutions permettant d'assurer le fonctionnement du quartier d'affaires ainsi qu'en collaboration avec les collectivités territoriales, des équipements collectifs traditionnels.

J'entrais ensuite en 1978, au ministère de l'équipement, à la direction des routes, et participais à la création de la Direction de la Sécurité et de la circulation routière (DSCR) dont je devins le directeur adjoint.

En 1981, je fus nommé Inspecteur général de l'Equipement et chargé d'animer la nouvelle sous-section »Droit et contentieux » du Conseil Général des Ponts et Chaussées (CGPC) instance d'inspection et de réflexion du ministère de l'équipement.

J'y commençais une carrière de consultant notamment dans le domaine de l'application concrète et de la faisabilité juridique des technologies de l'information appliquées à la circulation routière, guidage, télépéage, péages urbains etc., tant au niveau national qu'a celui de l'Union Européenne.

J'ai deux enfants, un garçon de 35 ans,marié, travaillant à Londres dans la banque et une fille de 30 designer dans la même ville.

Maintenant à la retraite, je poursuis cette activité de conseil qui me permet de travailler avec des institutions variées françaises, européennes ou plus lointaines, notamment avec des Japonais.